Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de l’élision, qui consiste, dans certains cas bien précis, à remplacer la voyelle finale d’un mot par une apostrophe. Nous allons aujourd’hui nous pencher un peu plus en profondeur sur ce phénomène très courant de la langue française.
Apostrophe et élision
Le saviez-vous ? L’apostrophe et l’élision ne sont en fait que deux faces d’une même pièce, puisque l’apostrophe est la conséquence de l’élision. Comme je vous l’expliquais précédemment, l’élision est la suppression de la voyelle finale d’un mot suivi d’un autre mot commençant par une voyelle (a – e – i – o – u – y) ou un h muet. Cette lettre supprimée, le plus souvent un e, est remplacée par une apostrophe qui est alors accolée, sans espace, au mot qui suit.
Exemples : l’horloge, l’homme, l’amie, presqu’île, aujourd’hui
Elision devant une voyelle
L’élision se produit devant un mot commençant par une voyelle. C’est le cas notamment :
- des articles le et la
Exemples : l’ami, l’amitié
Exceptions : la une d’un journal, le onze, le ouistiti, le ululement, le oui, etc. - du ne de négation
Exemples : N’y pense pas ! N’arrivez pas en retard - de la préposition de
Exemples : mes papiers d’identité, une plaque d’immatriculation - de que
Exemple : Je doute qu’il vienne. - de ce suivi des formes conjuguées du verbe être commençant par une voyelle
Exemples : C’était hier. C’est prévu pour demain. - des pronoms je, me, te, se, le, la
Exemples : j’arrive, je m’étire, tu t’arranges, il s’interroge, tu l’invites, elle l’applaudit
Elision devant un h muet
Comme déjà discuté en profondeur dans cet article sur le h muet et le h aspiré, l’élision se produit également avant un h muet. Elle fait partie des indices qui permettent de distinguer h muet et h aspiré.
Exemples : l’horloge, l’homme, l’héroïne, l’haleine, l’hôpital, l’habitat
Attention : cas particuliers
Certains mots ne peuvent s’élider que dans des cas bien précis :
- quelque ne s’élide que devant un ou une
Exemples : quelqu’un, quelqu’une - puisque, lorsque et quoique ne s’élident que devant il(s), elle(s), on, un(e), en
Exemples : puisqu’il insiste, lorsqu’elle arrivera, quoiqu’on ait déjà pris une décision, lorsqu’un sanglier surgit sur la route, puisqu’en règle générale - si ne s’élide que devant il(s)
Exemples : s’il arrive à temps, s’ils se décident enfin - presque ne s’élide jamais, sauf dans le mot presqu’île
Exemples : presque immédiatement, ils sont presque arrivés - entre ne s’élide presque jamais.
Exemples : entre amis, entre autres, entre eux
Note : Certains verbes, comme s’entr’apercevoir ou s’entr’aimer, sont des exceptions à cette règle, mais l’usage tend de plus en plus à les écrire en supprimant l’apostrophe : s’entrapercevoir, s’entraimer. - parce que ne s’élide que devant un(e), il(s), elle(s), on et à
Exemples : parce qu’un avion est passé, parce qu’il est arrivé à temps, parce qu’elle a osé intervenir, parce qu’on hésitait encore, parce qu’à sa place j’aurais agi de la même façon - jusque s’élide devant une voyelle
Exemples : jusqu’ici, jusqu’alors, jusqu’à Londres, jusqu’en août
Note finale sur l’apostrophe
Certains mots, peu nombreux, comportent une apostrophe.
Exemples : aujourd’hui, presqu’île, prud’hommes, etc.
Je vous remercie d’avoir lu cet article ! Comme toujours, je vous encourage à le partager autour de vous afin d’en faire profiter à un maximum de personnes.
Merci pour votre confiance et à jeudi pour un autre article grammatical ! (ou à mardi pour la prochaine édition de #lexpressiondumardi)
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